Tristan Biard, enseignant-chercheur au LOG et membre junior de l’Institut Universitaire de France, est lauréat d’une bourse ERC Consolidator Grant 2025 pour son projet ChORizO.
Tristan Biard, maître de conférences en écologie marine à l’Université du Littoral Côte d’Opale (ULCO), chercheur au Laboratoire d’Océanologie et de Géosciences (LOG – laboratoire en cotutelle avec l’Université de Lille, le CNRS et l’IRD) et membre junior de l’Institut Universitaire de France (IUF) vient d’obtenir un financement de 2,6 millions d’euros de l’European Research Council (ERC). C’est la première fois que l’Université du Littoral Côte d’Opale est lauréate de l’ERC, par le biais d’un de ses chercheurs. L’ERC repousse les limites des savoirs en accordant chaque année dans toute l’Europe des bourses de recherche aux projets en science et en technologie qui répondent aux critères de l’excellence scientifique.
Le projet ChORhizO (Characterisation Of Rhizaria in modern Oceans : from living cells to fossils*) vise à étudier le destin des Rhizaires, de leur vie à leur mort. Les Rhizaires (Rhizaria) sont un groupe d’organismes unicellulaires planctoniques qui vivent dans nos océans depuis 550 millions d’années. Malgré leur prépondérance dans les océans, on ne connaît pas leur rôle, en particulier dans les cycles de la matière. Le projet de Tristan Biard propose d’aller au-delà des connaissances actuelles en s’appuyant sur des technologies de pointe et sur une envergure spatio-temporelle inédite.
C’est bien loin de l’université et de la Côte d’Opale que le projet va se dérouler. En effet, le financement va permettre au chercheur de monter une équipe et d’étudier pendant cinq ans les Rhizaires en mer Méditerranée et dans l’océan Austral. Dans ces deux régions contrastées, l’équipe mènera plusieurs expéditions scientifiques pour y déployer, notamment, deux sites instrumentés. Durant un cycle de deux ans, à raison de mesures bi-hebdomadaires, un ensemble de capteurs (dont certains spécifiquement développés dans le cadre de ce projet) va quantifier l’abondance et la diversité des Rhizaires. Ainsi, il sera possible de comprendre comment ces populations modulent le flux de la matière (cycle des grands éléments, carbone, silicium, etc.). L’autre facteur inédit est la dimension de l’expérience. Ces mesures seront réalisées, pour la première fois, dans l’ensemble de la colonne d’eau (soit sur près de 4000 mètres de profondeur).
Grâce à cette étude hors normes, le projet permettra de faire de grandes avancées dans notre compréhension des océans et des habitants microscopiques qui les peuplent.
Tristan Biard est arrivé à l’ULCO il y a sept ans. Le chercheur est né à Calais, mais il grandit en Normandie à partir de ses dix ans. Après des études à l’Université du Havre (aujourd’hui Université Le Havre Normandie), il se passionne pour l’océanographie, effectue sa thèse à Roscoff, dans le Finistère, puis obtient son Doctorat de l’Université Pierre et Marie Curie (aujourd’hui Sorbonne Université) en 2015. De 2016 à 2018, il effectue un post-doctorat en Californie, à la prestigieuse Scripps Institution of Oceanography, à San Diego. Tristan Biard retrouve finalement sa région natale en rejoignant l’ULCO en 2018. En 2025, il obtient une chaire fondamentale comme membre junior à l’IUF.
Le mot d’Edmond Abi-Aad, Président de l’ULCO
« L’obtention d’une bourse ERC, la première de l’ULCO, dépasse le cadre d’un financement de recherche. C’est une véritable reconnaissance accordée à Tristan Biard, qui le place parmi les meilleurs chercheurs de sa discipline de toute l’Europe. Je tiens à le féliciter pour cet accomplissement qui fait date, sous le signe de la recherche en science marine chère à l’ULCO. Ce succès démontre aussi que notre politique d’excellence en recherche porte ses fruits et notamment les mesures d’incitation au dépôt de projets.
Tristan Biard a bénéficié depuis son arrivée dans l’établissement de deux soutiens financiers Bonus Qualité Recherche (BQR) qui ont contribué au développement du projet qui vient aujourd’hui d’être couronné. Malgré le contexte budgétaire compliqué que subissent toutes les universités françaises aujourd’hui, l’ULCO maintiendra sa politique de soutien à l’excellence en recherche. »
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